L'indemnisation du salarié
L’indemnisation du salarié est calculée en fonction du taux horaire et du nombre d’heures d’arrêt. Elle est assortie de conditions d’éligibilité et d’obligations pour le salarié.
Conditions d’éligibilité pour le salarié
Le salarié est éligible à l’indemnisation aux conditions suivantes :
- être présent sur le chantier au moment de l’arrêt de travail.
- justifier d’au moins 200 heures de travail dans le BTP au cours des deux mois précédant l’arrêt de travail.
- ne pas avoir été indemnisé plus de 55 jours au titre du chômage intempéries depuis le 1er janvier de l’année. Les salariés embauchés après cette date doivent en justifier par la présentation d’une attestation de leur ancien employeur.
- ne pas être déclaré inapte au moment de l’intempérie.
L’employeur a l’obligation de consulter les membres de la délégation du personnel du comité social et économique, s’il existe, et le maître d’œuvre. Il doit adresser à la caisse le bordereau de déclaration d’arrêt de travail et de demande de remboursement des indemnités versées aux salariés. En adressant ce bordereau, l’employeur certifie que les travailleurs remplissent les conditions fixées par la loi pour l’obtention de l’indemnité et qu’ils ont effectivement perçu celle-ci. Garant des informations qu’il fournit, l’employeur s’expose, en cas de fausse déclaration, à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Motifs de refus d’indemnisation
Le droit à indemnisation est supprimé dans les cas suivants :
- refus d’exécuter les travaux de remplacement proposés et retard à reprendre le travail ;
- acceptation d’un autre travail rémunéré pendant l’arrêt, à l’initiative du salarié ou de toute autre personne. En percevant une autre rémunération pendant l’arrêt, le salarié perdrait non seulement ses droits à indemnisation mais s’exposerait aussi à des poursuites judiciaires ;
- cumul avec une autre indemnisation : maladie, accident de travail, chômage, congé payé, etc.
Calcul de l’indemnité
Le calcul de l’indemnité s’opère en deux temps :
- D’abord, le calcul du nombre d’heures indemnisables.
- Ensuite, le calcul du montant de l’indemnité proprement dit, en fonction du nombre d’heures indemnisables.
Calcul du nombre d’heures indemnisables
Le nombre d’heures indemnisables est égal au nombre d’heures de travail perdues moins le délai de carence. Le délai de carence en matière de chômage-intempéries est égal à une heure, ce qui signifie que la première heure d’arrêt n’est pas indemnisable.
Les arrêts inférieurs à une heure après déduction du délai de carence ne sont pas indemnisables et ne peuvent être additionnés pour ouvrir droit à indemnisation.
Selon l'article D.5424-12 du code du travail : "L'indemnité journalière d'intempéries est due pour chaque heure perdue à partir de la deuxième au cours d'une même semaine ou au cours d'une période continue d'arrêt."
Application du délai de carence
Le délai de carence ne s’applique qu’une fois au cours d’une même semaine ou période continue d’arrêt : si une heure de carence a déjà été déduite au titre d’un autre arrêt survenu pendant la même semaine, la totalité des heures d’intempéries de l’arrêt suivant sont indemnisées.
Exemple
- Pour un arrêt intempéries le lundi de 8 heures à 12 heures, soit 4 heures : la première heure d’arrêt n’est pas indemnisée (dite heure de carence), les 3 heures suivantes sont indemnisées au titre du chômage intempéries. Les heures de travail effectuées à la suite de la période d’arrêt (donc au-delà de midi) sont rémunérées normalement.
- Pour un arrêt intempéries le mardi de la même semaine de 14 heures à 18 heures, soit 4 heures : les heures de travail effectuées avant 14 heures sont rémunérées normalement. Les 4 heures d’arrêt sont indemnisées au titre du chômage intempéries.
- Pour un arrêt intempéries le mardi de la semaine suivante de 8 heures à 12 heures, soit 4 heures : la première heure d’arrêt n’est pas indemnisée (nouvelle semaine), les 3 heures suivantes sont indemnisées au titre du chômage intempéries. Les heures de travail effectuées, à la suite de la période d’arrêt (donc au-delà de midi) sont rémunérées normalement.
Plafonnement légal du nombre d’heures indemnisables
Le nombre d’heures de travail perdues indemnisables est limité par la législation à 9 heures par jour et à 45 heures par semaine et 55 jours ou 495 heures par année civile et par salarié.
Calcul du montant de l’indemnité
L’indemnité est calculée sur la base de 75 % du salaire horaire :
- perçu la veille de l’interruption de travail (hors majorations pour heures supplémentaires et primes représentatives de frais ou de risques),
- limité à 120 % du plafond horaire de la sécurité sociale.
La formule de calcul est la suivante :
Caractéristiques de l’indemnité
L’indemnité versée au salarié ne se cumule pas aux indemnités journalières d’accident du travail, de maladie, des assurances sociales et de congé payé.
Elle est prise en compte pour le calcul des congés et pour la retraite complémentaire des ouvriers.
Elle est incompatible avec toute indemnité de chômage sur la période concernée.
Elle est versée au salarié par l’entreprise dans les mêmes conditions que le salaire, en faisant l’objet d’une mention séparée sur les livres de paie et bulletins de salaire (indispensable pour le remboursement à l’entreprise).
Toutefois, l’indemnité ne constitue pas un salaire mais un revenu de remplacement. En conséquence, elle ne supporte que les prélèvements applicables aux revenus de remplacement (CSG et CRDS), dans les mêmes conditions que ces derniers (sauf pour les entreprises des départements de Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin).
Enfin, l’indemnité est portée sur la déclaration annuelle adressée aux impôts et indiquée sur le certificat de congé, à la rubrique « Intempéries ».
En savoir plus
Que se passe-t-il si l’entreprise ne déclare pas l’arrêt à la caisse CIBTP ?
L’employeur est tenu de déclarer les heures et les indemnités intempéries à la caisse CIBTP. S’il n’effectue pas la déclaration, ces éléments ne sont pas repris dans le calcul de l’indemnité de congé du salarié et, si ce dernier est ouvrier, la période d’arrêt ne sera pas prise en compte dans ses droits à retraite complémentaire.
Les indemnités de chômage intempéries servent-elles au calcul des congés payés ?
Pour le calcul des droits à congé (nombre de jours acquis), les heures indemnisées sont prises en compte pour 75 %.
Pour le calcul de l’indemnité de congé, c’est le montant brut des indemnités de chômage intempéries qui est pris en compte.
Ces éléments figurent de façon distincte sur le certificat de congés du salarié.
L'indemnisation des salariés en chômage intempéries est-elle obligatoire ?
L’indemnisation est obligatoire pour les travailleurs du bâtiment et des travaux publics contraints au chômage pour cause d'intempéries s’ils justifient de 200 heures de travail dans le BTP au cours des deux mois précédant l’arrêt.
Cette indemnisation s'impose à tous les entrepreneurs et artisans (quel que soit l'effectif de l'entreprise), qu'ils soient ou non tenus au paiement de la cotisation de chômage-intempéries, y compris ceux qui n’ont versé aucune cotisation par le jeu de l’abattement annuel.
Quelles conditions doit remplir le salarié pour percevoir une indemnité de chômage intempéries ?
Pour percevoir une indemnité de chômage intempéries, le salarié doit :
- être présent sur le chantier au moment de l’arrêt de travail ;
- justifier de 200 heures de travail dans les deux mois qui précèdent l’arrêt de travail et ne pas avoir été indemnisé plus de 55 jours pour intempéries depuis le 1er janvier de l’année.
Les indemnités de chômage intempéries sont-elles prises en compte pour la retraite ?
Pour les ouvriers, les indemnités de chômage intempéries sont prises en compte pour l’octroi de points de retraite complémentaire. CIBTP France verse elle-même les cotisations correspondantes, sans intervention de la caisse CIBTP ni des entreprises.